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CHALOUPE ARMEE EN GUERRE
Chaloupe armée d'un canon de 24 livres
D'après les plans de Gérard Delacroix

 

Plusieurs caissons sont installés sur le plancher arrière. Les caissons des cotés s'ouvrent grâce à un couvercle, on accède à celui de l'arrière par deux portes, son couvercle n'étant pas ouvrant. Les dessus ou couvercles, suivant les caissons, sont utilisés comme bancs. Les volumes sont délimités par des cloisons construites avec des planches bouvetées.
Dans l'axe de l'embarcation, à l'arrière, une des parties du dispositif de relevage des ancres est installée, il s'agit des demi-lunes du davier. Ces pièces massives sont encastrées sur le traversin et appuyées contre le couronnement. Un fer plat consolide la liaison. Un rouleau de bois est placé entre les pièces supérieures du couronnement. Il est utilisé lors de la visite des câbles, le vaisseau étant à l'ancre.

La présence du canon de 24 livres et de ses glissières constitue la particularité de ce modèle. Le canon est du type défini en 1786, l'adoption récente (nous sommes en 1834) du nouveau canon de calibre de 30 livres a fait déclasser cette ancienne artillerie sur les vaisseaux de ligne. L'affût est du type en usage en 1834, sans trou pour la brague, ce gros cordage qui limite le recul de la pièce. Les essieux sont ici remplacés par des traverses en bois boulonnées sous les deux côtés de l'affût appelés flasques. L'ensemble glisse sur le chant inférieur de ces flasques. Il faut remarquer que les flasques sont alignés avec le canon, ils ne sont donc pas parallèles entre-eux, le canon étant conique. Si cette disposition est sans importance dans une utilisation classique, elle oblige ici à clouer des garnitures sur les faces latérales de l'affût afin d'assurer le guidage entre les glissières. Notons au passage que les flasques des affûts des chaloupes canonnières sont généralement parallèles. Le canon se déplace entre des glissières installées sur les bancs de la moitié avant de la chaloupe, elles y sont boulonnées.

 

Le canon et son affût sont manœuvrés par les cordages habituels : la brague pour limiter le recul, les palans des côtés utilisés pour avancer la pièce en position de tir ainsi que les palans de derrière servant à reculer l'ensemble à bout de brague afin de charger le canon. Le parcours de la brague est assez particulier car elle ne passe pas dans les trous habituellement percés dans les flasques. Nous sommes à une période transitoire pendant laquelle la brague, fixée à l'avant de la chaloupe sur une boucle, traverse l'anneau latéral du flasque puis elle passe au-dessus du bouton de culasse du canon sur lequel elle est amarrée avant de suivre le même parcours de l'autre côté. Cet amarrage est nécessité par l'absence sur de type de canon de l'anneau culasse, nouveauté présente sur les canons de 30 livres.

Le canon de la chaloupe de Bruno Rimlinger est en buis. Convenablement tourné, poli puis teinté en noir, ce canon peut donner l'illusion d'un "véritable" canon en métal.

   

G. Delacroix 2000