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CHALOUPE ARMEE EN GUERRE
Chaloupe armée d'un canon de 24 livres
D'après les plans de Gérard Delacroix

 

La partie avant de la chaloupe montre certains détails peu courants sur les modèles : les extrémités des traversins qui débordent de la coque, les viroles des chevilles d'artillerie et la galoche à réa utilisée pour la visite des câbles des ancres du vaisseau. L'étrave et la quille sont habillées d'une "bande-molle" sur leur épaisseur. Le cercle en fer chevillé contre la tête de l'étrave est destinée à la fixation du bâton de foc.
On peut noter la masse imposante du canon de 24 livres qui occupe une grande partie de la place disponible. Quatre pierriers d'une livre arment par ailleurs la chaloupe.
La forme de la coque est très traditionnelle pour une embarcation de l'Etat du XIXème siècle.

Vue de l'arrière, la chaloupe montre bien le galbe de sa carène. Une série de fargues surmonte le platbord. Ces fargues sont interrompues par les ouvertures utilisées par les rames. Le tableau arrière est absolument plat, la présence de l'étambot le divise en deux parties.
La partie arrière de la chaloupe montre les dispositions du bordage à cet endroit.
Traditionnellement sur les chaloupes, la barre entoure la tête du gouvernail en y étant retenue par un épaulement de cette dernière.
Avec un peu d'attention on pourra remarquer l'installation des gonds du gouvernail : la grande aiguille est placée sur l'étambot, la petite sur la mèche du gouvernail.

Le platbord est placé sur la tête des allonges. Il est cloué sur le chant supérieur de la préceinte et de la dernière vaigre, le bois de bout des extrémités des allonges ayant une mauvaise tenue. Le premier banc ne peut pas être utilisé par les rameurs, il sert de renfort pour l'avant de la chaloupe mais aussi d'étambrai pour le mât de misaine.
La chaloupe porte 4 petits canons de 1£ de balle, les pierriers. Ces armes légères sont établies sur des montants chevillés à l'intérieur du bord.
On peut voir les extrémités des traversins qui débordent du bordage de la coque, les rondelles ou viroles des chevilles de l'artillerie. On pourra y noter aussi la présence d'un rouet de bois placé dans une forte galoche clouée contre la tête de l'étrave. Il est utilisé conjointement au rouet du couronnement pour visiter les câbles.

Les glissières servant de guidage à l'affût du canon sont composées de quatre madriers joint deux à deux et boulonnées sur les bancs de l'avant de la chaloupe. Elles sont, de plus, reliées par plusieurs crochets de fer rond passés dans des chevilles à boucles implantées sur les côtés des glissières. Deux fortes chevilles à boucle sont placées à l'arrière des glissières, elles sont destinées aux palans de retrait.
On peut deviner les marchepieds, en effet, le creux conséquent de la chaloupe oblige à installer une série de marchepieds pour que les rameurs puissent s'appuyer pendant leur effort. En effet les hommes assis sur les bancs ont leurs pieds distants d'environ 70 cm du fond de la chaloupe. Ces marchepieds sont supportés par des taquets cloués contre les allonges. Ils doivent être amovibles afin de pouvoir ramer debout.

G. Delacroix 2000