Seul le côté tribord sera entièrement bordé,
pour bâbord, la membrure est laissée apparente et simplement liée par les
lisses de construction.
Avant de border la coque, il faut border l'écusson, la voûte et le tableau.
L'écusson, de part sa structure reçoit des bordés qui sont posés en chevrons.
Il est temps de retrouver les tarabiscots, ces petits outils destinés à
travailler les moulures car la partie arrière présente aussi deux moulures de
profils différents.
Avant de commencer à border la coque, on tracera sur la face extérieure des
couples la position des préceintes et des lisses moulurées.
Les préceintes sont les premiers bordés posés, ils sont liés entre eux par
des écarts plats et fixés par des chevilles "à tête d'orange". La
tête des clous utilisés pour leur fixation figurera parfaitement ce type de
cheville. L'intervalle entre les deux préceintes est garni par un bordé
d'épaisseur moindre, ses clous sont classiques, ils ne dépassent pas du bois.
La courbure de l'avant sera obtenue comme pour les serres bauquières par
l'application du corps de chauffe d'un fer à souder, méthode tout à fait
efficace. Ces trois bordés sont passés ici à l'encre de chine afin d'obtenir
une teinte noire profond.
J'utilise le plan des lisses pour tracer l'emplacement des bordés sur la coque,
je préfère cette méthode à celle de la répartition "harmonieuse"
des largeurs qui me semble illogique car elle ne tient pas compte des arrondis
des couples. En plus, la pratique m'a montré qu'il était plus facile de border
de cette façon.
La seule difficulté de ce bordage provient de la présence d'écarts plats
utilisés pour la liaison des bordés, mais avec un peu d'expérience, la
méthode est vite acquise. . Autre souci, les deux virures de bordés les plus
basses se prolongent sur l'étambot, il y a un ajustage délicat pour leur
largeur. Ne pas oublier que les bordés fortement courbés ou de largeur
exceptionnelle sont plus court que les autres.
Toute la partie arrière sera bordée en
premier,
le bordage de la coque venant recouvrir les extrémités
des bordés de cette partie. Les lisses moulurées sont
traditionnellement réalisées en buis.
La charpente du côté bâbord sera laissée apparente
y compris sur l'écusson.
Partie centrale de la coque, les préceintes
sont teintées en noir.
Avec un peu d'attention, on peut deviner la présence de quatre écarts plats liants les bordés de la carène.
Un sur le premier, nettement visible, un sur le 5ème,
et un sur le 7ème et le 8ème.
Les chevilles à tête d'orange seront
ensuite
(re)passées à la "Tourmaline" pour brunir le laiton.
Le premier brunissage n'a pas résisté aux multiples
manipulations...
La partie arrière demande beaucoup
d'attention et de travail
car il faut ajuster précisément la longueur du dernier bordé
des virures aboutissant sans la râblure d'étambot
pour bien l'inclure dans cette dernière, il faut lui donner un
angle
correct à son extrémité et en plus il faut le vriller pour suivre
l'évolution de la coque !
Ces quatre bordés, qui se terminent dans l'étambot, ont des largeur importantes, on économise la fourniture
en limitant leur longueur.
Une bonne partie de la coque est (enfin) bordée.
On peut voir l'aboutissement des virures dans la râblure de l'étrave.
Notez la forme en "S" des préceintes déduite de son tracé. |