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LA BELLE
Barque longue 1684

 

Seul le côté tribord sera entièrement bordé, pour bâbord, la membrure est laissée apparente et simplement liée par les lisses de construction.
Avant de border la coque, il faut border l'écusson, la voûte et le tableau. L'écusson, de part sa structure reçoit des bordés qui sont posés en chevrons. Il est temps de retrouver les tarabiscots, ces petits outils destinés à travailler les moulures car la partie arrière présente aussi deux moulures de profils différents.
Avant de commencer à border la coque, on tracera sur la face extérieure des couples la position des préceintes et des lisses moulurées.
Les préceintes sont les premiers bordés posés, ils sont liés entre eux par des écarts plats et fixés par des chevilles "à tête d'orange". La tête des clous utilisés pour leur fixation figurera parfaitement ce type de cheville. L'intervalle entre les deux préceintes est garni par un bordé d'épaisseur moindre, ses clous sont classiques, ils ne dépassent pas du bois. La courbure de l'avant sera obtenue comme pour les serres bauquières par l'application du corps de chauffe d'un fer à souder, méthode tout à fait efficace. Ces trois bordés sont passés ici à l'encre de chine afin d'obtenir une teinte noire profond.
J'utilise le plan des lisses pour tracer l'emplacement des bordés sur la coque, je préfère cette méthode à celle de la répartition "harmonieuse" des largeurs qui me semble illogique car elle ne tient pas compte des arrondis des couples. En plus, la pratique m'a montré qu'il était plus facile de border de cette façon.
La seule difficulté de ce bordage provient de la présence d'écarts plats utilisés pour la liaison des bordés, mais avec un peu d'expérience,  la méthode est vite acquise. . Autre souci, les deux virures de bordés les plus basses se prolongent sur l'étambot, il y a un ajustage délicat pour leur largeur. Ne pas oublier que les bordés fortement courbés ou de largeur exceptionnelle sont plus court que les autres.


Toute la partie arrière sera bordée en premier, le bordage de la coque venant recouvrir les extrémités
des bordés de cette partie. Les lisses moulurées sont  traditionnellement réalisées en buis.
La charpente du côté bâbord sera laissée apparente y compris sur l'écusson.


Partie centrale de la coque, les préceintes sont teintées en noir.
Avec un peu d'attention, on peut deviner la présence de quatre écarts plats liants les bordés de la carène.
Un sur le premier, nettement visible, un sur le 5ème, et un sur le 7ème et le 8ème.
Les chevilles à tête d'orange seront ensuite (re)passées à la "Tourmaline" pour brunir le laiton.
Le premier brunissage n'a pas résisté aux multiples manipulations...


La partie arrière demande beaucoup d'attention et de travail car il faut ajuster précisément la longueur du dernier bordé
des virures aboutissant sans la râblure d'étambot pour bien l'inclure dans cette dernière, il faut lui donner un angle 
correct à son extrémité et en plus il faut le vriller pour suivre l'évolution de la coque !
Ces quatre bordés, qui se terminent dans l'étambot, ont des largeur importantes, on économise la fourniture en limitant leur longueur.


Une bonne partie de la coque est (enfin) bordée.
On peut voir l'aboutissement des virures dans la râblure de l'étrave.
Notez la forme en "S" des préceintes déduite de son tracé.