Quelques informations techniques
sur
la construction des navires
des 17 et 18° siècles.
On peut s'apercevoir, à l'occasion d'expositions ou de
rencontres, que certains modèles souffraient quelques
fois d'imperfections techniques. L'adresse des
modélistes n'est pas en cause car ces anomalies sont
souvent dues à la méconnaissance de la
construction des vaisseaux. La connaissance étant
faite pour être partagée, il m'a semblé
intéressant d'apporter des précisions sur la
réalisation d'éléments qui peuvent
être facilement améliorés par une simple
information concernant leur méthode de fabrication.
Bien sûr, en fonction des époques, des ports ou
même des constructeurs, des variantes pourront
être trouvées mais l'important étant de
dégager des principes de base, je m'en tiendrai aux
usages courants. |
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Les cadres d'écoutille | Les chevilles goupillées sur virole | Les cerclages et les roustures des mâts |
Les baux de pièces | Les bouées d'ancres | Les crocs de palan |
Mailles des caillebotis | Longueur des bordages | Fixation des bordages |
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Les chevilles à
boucle ou à croc destinées à
l'artillerie sont implantées de chaque
côté des sabords, elles sont goupillées
sur virole à l'extérieur du bâtiment. Si
l'échelle le permet, c'est à dire à
partir du 1/36ème, il est envisageable de
réaliser une virole et une goupille conforme à
la réalité. | ||
Par
convention en modélisme, les baux de pont sont
fabriqués en une seule pièce. Cette
méthode est valable pour des baux de faible longueur
mais elle s'éloigne des réalités pour
les baux des ponts inférieurs des vaisseaux. En
effet, si pour le XVII ème siècle et le
début du XVIIIème l'approvisionnement en bois
ne pose pas trop de problèmes, plus tard, les grosses
pièces de bois vont commencer à manquer. Les
dimensions des bâtiments étant sujettes
à augmenter et les grosses pièces de bois
à se raréfier, les constructeurs ont
été amenés à fabriquer les baux
de grande taille en plusieurs pièces. Pour
éviter que les baux du deuxième et du
troisième pont ou les barrots des gaillards ne
perdent leur bouge, certains constructeurs utilisent des
baux dits "armés". La pièce principale est
nommée mèche, elle s'étend d'un bord
à l'autre du vaisseau et représente la
moitié de la hauteur du bau. Les deux autres
pièces s'appellent les armures, leur longueur est,
pour chacune, la moitié de celle de la mêche.
L'assemblage des armures sur la mèche est
constitué de plusieurs adents en
crémaillère de 1 pouce (27 mm) de profondeur
espacés de 2 pieds (65 cm) qui sont destiné
à contenir la déformation du bouge du bau. La
liaison est assurée par des chevilles rivées
sur virole placées entre chaque adent. | ||
Chacune des
ancres d'un bâtiment est liée, grâce
à un orin, à une bouée destinée
à indiquer l'endroit où l'ancre est
mouillée. Ces bouées sont
généralement fabriquées avec des
plaques de liège réunies par des chevilles en
bois et par un élégant faisceau de cordages.
La forme particulière de ces bouées en
liège est bien connue et souvent ces dernières
sont présentes sur les modèles. | ||
Le diamètre des fers des crocs de palans, quelques fois appelés bressins ou bersins, sont rarement précisés dans les traités de gréement. Il faut savoir que les crocs destinés aux poulies de caliorne ou aux candelettes doivent avoir pour grosseur (circonférence) les deux tiers de la grosseur de leur pendeur et autant d'ouverture que de grosseur. Pour les crocs des poulies ou pour celles qui servent de retour aux manoeuvres, la grosseur du fer doit être identique à celle du cordage qui passe dans la poulie (le garant). Les crocs des gambes de revers ont en proportion les deux tiers de la grosseur de leur hauban de hune. Il faut veiller à ce qu'ils soient renforcés dans le bas c'est à dire dans la partie arrondie du croc et ils doivent être garnis d'une cosse. | ||
Une maille
de caillebotis trop importante est souvent le défaut
majeur qui dessert un modèle pouvant être par
ailleurs relativement correct. Pour rappel, les caillebotis
sont constitués de barrotins placés en travers
du vaisseau dans lesquels sont encastrées des lattes.
Les barrotins sont appuyés dans une rablure oblique
pratiquée dans le can des hiloires. Ils sont
espacés de 2 pouces 1/4 à deux pouces 1/2 soit
de 61 à 68 mm. Ces barrotins sont de section
carrée de 2 pouces (54 mm)pour le gaillard
d'arrière et de deux pouces 1/2 (68 mm) pour les
autres ponts. Ils ont entre 1 pouce et 1 pouce 1/2 de bouge
de plus que le pont (de 27 à 40 mm) et sont
travaillés d'entailles de 2 pouces (54mm) de largeur
et de 6 lignes (13,5mm) de profondeur destinées
à y enchâsser les lattes. Ces entailles sont
espacées de 2 pouces (54 mm) ou 2 pouces 1/2 (68 mm).
On enchâsse les lattes de toute leur épaisseur
dans les barrotins puis on les fixe par 4 petits clous
à chaque intersection. | ||
La longueur
des virures de bordage de la coque, comme ceux des ponts
d'ailleurs, doit être comprise entre 22 et 50 pieds
soit de 7,15 à 16,25 m selon le constructeur Blaise
Ollivier. Ceci s'explique par l'approvisionnement des ports,
il s'agit plus d'une constatation que d'une règle :
les bordés ont de 10 à 13 pouces (27 à
35 cm) de largeur ce qui nécessite des arbres d'une
certaine taille pour pouvoir les débiter si l'on
tient compte de l'enlèvement de l'aubier. Par soucis
d'économie, on exploite le maximum de longueur
utilisable suivant les arbres disponibles aussi les virures
ont des longueurs très variables mais
néanmoins voisines des valeurs citées.
Près des extrémités du bâtiment
les virures sont plus courtes car elles sont
débités dans du bois tors pour s'adapter aux
contraintes de courbure ; sur les flancs, elles sont de la
plus grande longueur disponible dans le parc à
bois | ||
Les bordages
sont fixés par quatre clous sur chaque couple et dans
les oeuvres vives par deux clous et deux gournables
(chevilles en bois). Les clous et les gournables,
respectivement placés en opposition diagonale portent
à peu près dans le milieu de chaque
pièce de membrure. Les clous doivent entrer dans la
membrure jusqu'aux deux tiers de son épaisseur. Les
gournables traversent le bordage, le couple et enfin le
vaigrage à l'intérieur en y étant
arasées. Les bouts des bordages sont
arrêtés par deux chevilles à pointe
perdue et à grille appelées chevilles
d'écart. Les chevilles utilisées pour la
fixation des porques ou des courbes participent aussi
à la tenue des bordages, ces chevilles sont
poussées par l'extérieur puis elles sont
goupillées sur virole en dedans. | ||
Ces
cerclages en fer sont utilisés pour lier les
mâts ou les vergues composés de plusieurs
pièces. Leur largeur, en fonction des dimensions des
pièces de mâture, varie de 68 mm à 81 mm
et leur épaisseur, proportionnellement varie de 11
à 16 mm. Les cercles sont espacés de 5 pieds
(1,63m) en veillant à ne pas en placer à
l'endroit où se situent les coins de mâts
à la hauteur de l'étambrai. Ceci étant
valable jusqu'au milieu du XVIIIème
siècle. | ||
Aboutissement des premiers bordés dans la râblure de la lisse d'hourdi
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