Mémoire sur
THE ROYAL SOVEREIGN
Le Souverain,
Royal Souverain, Souverain Royal ou Souverain des mers,
construit par Peter Pett sous la direction de son père Phinéas Pett a été lancé
à Woolwich en 1637.
UN
autre MODELE LE Par
Henry Culver Une
autre recherche instructive Quand il a été demandé à l’auteur de faire une maquette du
Sovereign of the Seas de 1637, son premier travail a été de trouver
autant de documentation que possible
sur le vaisseau d’origine et son histoire. La collection du British Museum n’était pas disponible et il n’était pas possible non plus d’acheter une copie du document de Payne. J’ai finalement obtenu une photo du Science Museum qui a été agrandie à la taille du modèle à construire. Les détails étaient bien visibles. M Anderson a publié une remarquable étude dans le Mariner’s Mirror ‘’Le Royal Sovereign de 1637’’. Il y compare les différentes gravures, plans et descriptions des modèles. Il suffit de se référer à son article. De même la collection Oatway’s que Monsieur Anderson ne connaissait pas, comprenait une peinture à l’huile de 4 différents panneaux de bois montrant le côté bâbord d’un vaisseau offrant une surprenante similitude avec l’œuvre de Payne mais différant également sur des détails importants. La figure d’un guerrier à cheval piétinant des corps prostrés, le fronteau avant arrondi du château avec 6 personnages, les signes du zodiaque et les panoplies d’armes sur les panneaux latéraux, les écussons sur les côtés du château etc., sont tous présents. Le nombre et la position générale des sabords correspondent, et il serait difficile de dire que cette peinture ne représente pas le Sovereign. Les exigences de la construction et les méthodes d’exécution suffisent à expliquer les petites différences entre Payne et la description de l’autre côté du navire. L’exécution de ce travail est typiquement flamande. On attribue donc ces peintures à Van Dyck qui à cette époque était le peintre officiel du Roi. Mais ce type de dessin peut avoir été inventé par Heywood et soumis par lui à Pett et Van Dick. Pett et ses conseillers dessinèrent le navire et Van Dyck les détails du décor. De même, il semble probable que le décor tel que conçu par Van Dyck fut modifié pour répondre aux besoins de Pett et par les Noels qui exécutèrent le travail de sculpture. Cette théorie est celle sur laquelle le travail d’ornementation a été conçu. Une autre source utile a été le
modèle de Greenwich. On dit que ce modèle est un navire ressemblant au
Sovereign de Payne, mais complètement différent dans sa décoration de
l’arrière et d’autres détails. La sculpture du modèle de Greenwich est en buis, assez grossière et de
façon évidente de la fin du 18eme siècle. Le décor du pont au lieu
d’être de la fin de l’époque Tudor pour être en phase avec la décoration
extérieure, est de style gothique. J’ai commencé mon travail avec
ce viatique. Après que les plans au demi-pouce par pied ont été
finis, une ébauche légèrement plus petite que la forme extérieure a
été construite en plusieurs morceaux séparables et amovibles. Après
que la poupe, le tableau de poupe, la quille et les couples ont été
construits sur cette forme et que le bordé en spruce de 1/4 de pouce
par 1/8 ait été cloué, l’ébauche a été retirée, les baux
installés, les ponts inférieurs mis en place et les affûts des ponts
inférieurs mis en place. Les ponts du château, du quart pont ou demi
pont ont été faits à part mais non fixés définitivement tant que le
décor, les canons et quelques autres détails n’étaient pas prêts
à être mis en place. Je n’ai pas essayé de reproduire l’aménagement
intérieur du navire, aucun document n’existant. Comme toute la décoration
devait être en buis, après que les préceintes basses ont été
faites, les autres préceintes ont été faites à la main, à la forme
et à la taille voulue. Quand la totalité de la structure du navire a
été terminée, le décor vertical et les cadres des fenêtres ont été
coupés et mis en place. Le bois devant composer les panneaux a été
placé et coupé suffisamment épais de façon à donner tout le relief
nécessaire, les cariatides en buis ont été faites à part et les
panneaux d’ornementation mis en place. Le décor a d’abord été réalisé en plastiline, puis les sujets obtenus ont servi à faire des moules en gélatine qui ont eux même servi à faire des modèles en plâtre, les sculpteurs travaillant à partir de ces modèles.
Le modelage des grands sujets tels
que la figure de proue, le roi Edgar piétinant
les corps de ses 7 ennemis, les grandes compositions de la partie
courbe du château, des galeries et de la poupe ont présenté de
grosses difficultés. La composition en deux dimensions n’est pas
toujours la plus sure et il nous est arrivé de revoir ou modifier le
projet d’origine comme par exemple pour les panneaux montrant un canon
pointant à angle droit. La poupe et les galeries montrent de nombreuses fenêtres dont les carreaux sont en treillis. Il a fallu en tenir compte au moment du moulage. Il fallait reproduire le verre avec son plomb bien sûr. Le treillis fut coulé en plomb et posé sur le verre lui-même. Dans les galeries, des portes à panneaux empêchaient l’eau de pénétrer. Il a fallu les mettre en place avant que les galeries puissent être posées. Les canons et leurs affûts demandaient un traitement à part, un navire comme le Sovereign ayant probablement des canons très ornementés. Donc ces canons portent chacun la date, la couronne et le Chiffre du Roi ils sont décorés comme l’étaient les canons de l’époque tels que nous pouvons les voir dans les collections royales. Pour ce qui est du gréement, Monsieur Anderson nous donné des renseignements d’une valeur inestimable sous la forme d’une copie du manuscrit de la collection de Lord Lectionnaire. Ce document donne la description contemporaine du gréement d’un grand navire donnant des détails précis sur les emplacements de nombre de parties du gréement courant, une question qui laisse souvent les spécialistes perplexes. Monsieur Anderson donne également les dimensions des espars du Sovereign. La gravure de Payne est également très valable quand on l’interprète à la lumière du manuscrit que j’ai mentionné, bien que l’exactitude de cette fameuse gravure ait souvent été mise en doute. Mais il est impossible de ne pas en tenir compte si on considère le manuscrit ci-dessus. Il y a pourtant des erreurs manifestes, comme la vergue d’artimon en dehors des haubans, ainsi que d’autres erreurs etc.…bien qu’on pense que Petty a aidé Payne dans son travail. Monsieur Morton Nuance nous a également fourni beaucoup d’informations sur le gréement. Le livre ‘’Seaman’s Gram Mar (1640) nous a aussi fourni beaucoup d’informations valables et des confirmations du manuscrit de Leconfield. Ce capitaine qui, dans la page de titre de son volume, se présente comme Amiral de la Nouvelle Angleterre (titre non confirmé par la Couronne) décrit dans un langage très pittoresque, l’équipement, le gréement et la manœuvre d’un navire tant par le temps calme que par vent fort. Les pavillons des mâts de misaine et d’artimon ne sont pas très clairs sur la gravure et sont d’un dessin assez curieux. De patientes recherches nous ont donné leurs formes et leurs couleurs et on peut les considérer comme historiques, celui de misaine montrant les armes d’Angleterre et l’autre les armes d’Ecosse. Les autres pavillons et bannières ne présentent pas de difficultés sauf pour les léopards du pavillon royal qui sont orientés dans la mauvaise direction, vers le mât, plutôt que dans l’autre sens. Sans doute une erreur du graveur. Les voiles gonflées par le vent sont faites de la meilleure et la plus lourde qualité de soie japonaise. Elles ont tout leur appareillage tel qu’il était prévu à cette époque. Nous ne nous sommes épargné aucun effort pour reproduire tous les détails de l’équipement et du gréement, y compris les oeils au bout des haubans, les liures passant dans les oeils et autour des haubans comme sur un navire véritable. Tous les caps de mouton sont faits en bois de coco finement poli, les cadènes en corde et non pas en métal puisque c’était ainsi qu’elles étaient à l’époque. Des cadènes métalliques auraient été plus simples à mettre en place. On pourrait mentionner beaucoup d’autres détails comme le panneau de dédicace du fronteau du quart pont et les inscriptions latines sur les panneaux elliptiques portés par des anges et que Monsieur Hepwood a traduit en anglais de la façon suivante : Lui
qui protège les mers, les vents et les marines Charles le Grand, dirige
la course de ton superbe navire. Pour ce qui est des couleurs, nous n’avons pas tenu compte de l’amour de Heywood pour l’or et le noir mais avons suivi les couleurs des panneaux de Oatway. Préceintes noires sous couche ocre (très en vogue à l’époque) bleu pale dans le fond des panneaux et un usage très modéré du rouge dans la décoration avec beaucoup d’or partout. Le vert n’est utilisé que pour la patine des seuls canons. Beaucoup des pavillons sont rouges plutôt que or ce qui donne une impression de légèreté et de gaîté assez difficile à obtenir dans une telle accumulation de détails minuscules. Ce travail est une tentative la plus honnête possible de reproduire l’aspect de la plus belle production des chantiers navals du 17eme siècle et de sa décoration alors au zénith. En considérant que ce modèle a été construit en temps de guerre et en étant très éloigné des sources d’information d’origine, j’espère que les quelques inexactitudes d’exécution me seront pardonnées par les critiques savants. |
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G. Delacroix 1999-2006