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LE FLEURON
Modèle d'une tranche située au maître-couple

 

L'EXTERIEUR DU VAISSEAU

La muraille du vaisseau est achevée. Le grand plat-bord est cloué sur le chant des bordages et des vaigres. En effet, si les clous étaient plantés dans l'extrémité des allonges des couples, ils n'auraient aucune tenue dans le bois utilisé de bout. Les plats-bords portent en-dessous des mortaises dans lesquelles viennent s'encastrer des tenons confectionnés au bout des allonges. A l'entrée du gaillard, le revêtement de la coque est ajouré. Ceci est caractéristique des constructions antérieures à 1740-50. Des montants sont placés aux extrémités des allonges et portent eux-mêmes un plat-bord. L'étanchéité entre ces montants est assurée par des morceaux de bordages qui s'encastrent à tiroirs dans des glissières en queue d'aronde travaillées dans les faces avants et arrières des montants. Le plat-bord est interrompu par un des sabords du gaillard. Une sorte d'arc décoratif surmonte ce sabord. Cet usage est ancien mais il est de plus en plus contesté car, si un boulet l'atteint, ses éclats sont redoutables pour les hommes. Les constructeurs l'abandonneront quelques années plus tard. Les porte-haubans sont solidement chevillés à la muraille du vaisseau. Ils sont généralement formés de deux bordages dont l'épaisseur diminue vers l'extérieur. Ils sont maintenus par-dessous par des courbatons en bois et des courbatons en fer par-dessus. Le bord extérieur du porte-haubans porte des encoches dans lesquelles sont logées les chaînes des haubans. Les caps de moutons et leurs chaînes sont maintenus en place par un fort listeau cloué sur le chant du porte-haubans. Ce listeau est mouluré. Le premier maillon appelé étrier était souvent travaillé dans un fer carré. Le bordage placé entre les préceintes inférieures est au même niveau que celui-ci afin de faciliter le calfatage sous les étriers. En dehors de cette partie, ce bordage a une épaisseur moins conséquente. Les extrémités des chevilles de l'artillerie apparaissent de chaque coté des sabords. Une goupille plate passe dans une mortaise pratiquée dans le bout de la cheville. La longueur de la cheville dépasse d'environ 2 pouces (5,4 cm). Une virole (rondelle) est enchâssée dans le bois et c'est sur elle que la goupille s'appuie en se tournant autour de la cheville. Les dalots sont revêtus à l'intérieur par une feuille de plomb pour éviter que l'eau ne s'infiltre dans la membrure. Ils ne doivent en aucun cas être percés dans une préceinte.
A la mer, les sabords de la deuxième batterie sont fermés par des faux-mantelets. Ils sont constitués par des cadres en bois qui remplissent toute la grandeur du sabord. Ils sont immobilisés par des crochets. On y perce au milieu une ouverture circulaire pour passer le tube du canon. Autour de ce passage, on installe une manche en toile qui enveloppe la volée du canon. Ces dispositions particulièrement inesthétiques sont passées sous silence sur le modèle. Les canons de la deuxième batterie sont réglementairement toujours chargés et leur bouche est obturée par une tape en liège.

© G. Delacroix 1999-2000