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LA FABRICATION DES ANCRES
Par Hubert BERTI

 

Pose des pattes On donne aux pattes leur forme concave en les serrant simplement en place contre les bras avec une pince. Puis, opération de brasure avec pose de collobore, insertion de particules de brasure et chauffe.

L’ancre est maintenue dans la position voulue par une petite pince étau qui serre la croisée, l’inertie thermique de la pince protège la brasure de la croisée.
La deuxième patte se place de la même façon.
Pose de l’organeau
L’organeau est confectionné en enroulant du fil de fer de 1 mm sur un foret de 7 mm.

 

Puis il est mis en place et brasé.
La partie métallique de l’ancre est maintenant terminée. Une petite vérification sur le plan vous rendra fier de votre travail. Il ne faut pas avoir peur d’effectuer un léger polissage de finition avant de passer à la fabrication du jas.
Nous nous sommes abstenus volontairement de réaliser les tourillons qui sont complètement invisible sous le jas. Les puristes pourront braser en place un bout de fil de fer de 1 mm de diamètre qui sera ensuite façonné à la lime. Nota : si vous avez des préjugés contre la brasure, vous pouvez très bien réaliser l’assemblage des pièces en soudant à l’étain car sur une maquette statique la résistance mécanique de l’ancre ne sera pas mise en cause.
Confection du jas et de ses frettes. La réalisation de la partie en bois ne pose aucune difficulté. Employer du noyer à grain fin ou du poirier et tenir l’ajustage un peu serré.
Le chevillage peut être réalisé avec de fines aiguilles arasées à la meule ou tout simplement simulé avec des trous borgnes au foret de 0,6 remplis de cire d’ébénisterie noyer foncé (c’est ce que nous avons fait).
Par contre, l’exécution des « cercles carrés » ou frettes est un peu plus délicat si l’on veut obtenir un bel effet. Façonner trois calibres en bois dur correspondant aux dimensions intérieures des frettes soit (en millimètres) 3 x 3 ; 3,5 x 4 et 4,5 x 5,5.
Découper des bandes de 1,3 mm de large dans de la tôle de boite de fer blanc préalablement brûlée au chalumeau. Former les frettes en nombre suffisant avec un recouvrement du premier coté par un cinquième.
Braser les deux cotés qui se recouvrent en glissant la brasure entre ces deux faces
L’ancre et les frettes du jas doivent être bronzées en passant avec un coton tige un peu de liquide à bronzer les armes. On en trouve pour un prix modique chez n’importe quel armurier. Deux couches donnent un noir du plus bel effet ainsi qu’un aspect très soigné à l’ancre terminée.
Vous aurez pu remarquer qu’une bonne connaissance des techniques employées en grandeur réelle permet de d’inspirer les tours de main du modéliste et que nous avons reproduit à l’échelle ou à peu de chose près les techniques du 18ème siècle en ce qui concerne le façonnage des diverses parties de l’ancre et leur assemblage par brasure.

 

Un des grands plaisirs du modéliste de marine ancienne est de retrouver le passé et cela n’est possible que si l’on comprend le pourquoi des choses au delà de la reproduction servile de l’objet représenté par les plans. Ces deux raisons expliquent l’importance qu’il faut attacher à la qualité de la documentation.
Hubert BERTI

 


G. Delacroix 1999-2002