Pose des pattes
On donne aux pattes leur forme concave en les serrant simplement en place
contre les bras avec une pince. Puis, opération de brasure avec pose de
collobore, insertion de particules de brasure et chauffe.
L’ancre est maintenue
dans la position voulue par une petite pince étau qui serre la croisée,
l’inertie thermique de la pince protège la brasure de la croisée.
La
deuxième patte se place de la même façon.
Pose de l’organeau
L’organeau
est confectionné en enroulant du fil de fer de 1 mm sur un foret de 7
mm.
Puis il est mis en place et brasé.
La partie métallique de l’ancre est maintenant terminée. Une petite vérification sur le
plan vous rendra fier de votre travail. Il
ne faut pas avoir peur d’effectuer un léger polissage de finition
avant de passer à la fabrication du jas.
Nous nous sommes abstenus volontairement de réaliser les tourillons qui
sont complètement invisible sous le jas. Les puristes pourront braser
en place un bout de fil de fer de 1 mm de diamètre qui sera ensuite façonné
à la lime.
Nota : si vous avez des préjugés contre la brasure, vous pouvez
très bien réaliser l’assemblage des pièces en soudant à l’étain
car sur une maquette statique la résistance mécanique de l’ancre ne
sera pas mise en cause.
Confection du jas et de
ses frettes.
La réalisation de la
partie en bois ne pose aucune difficulté. Employer du noyer à grain
fin ou du poirier et tenir l’ajustage un peu serré.
Le chevillage peut être réalisé avec de fines aiguilles arasées à la
meule ou tout simplement simulé avec des trous borgnes au foret de 0,6
remplis de cire d’ébénisterie noyer foncé (c’est ce que nous
avons fait).
Par contre, l’exécution
des « cercles carrés » ou frettes est un peu plus délicat
si l’on veut obtenir un bel effet. Façonner trois calibres en bois dur correspondant aux
dimensions intérieures des frettes soit (en millimètres) 3 x 3 ;
3,5 x 4 et 4,5 x 5,5.
Découper des bandes de
1,3 mm de large dans de la tôle de boite de fer blanc préalablement brûlée
au chalumeau. Former les frettes en nombre suffisant avec un recouvrement du premier coté
par un cinquième.
Braser les deux cotés qui se recouvrent en glissant la brasure entre ces deux
faces
L’ancre et les frettes du jas doivent
être bronzées en passant avec un coton tige un peu de liquide à
bronzer les armes. On en trouve pour un prix modique chez n’importe
quel armurier. Deux couches donnent un noir du plus bel effet ainsi qu’un
aspect très soigné à l’ancre terminée.
Vous aurez pu remarquer qu’une bonne connaissance des techniques
employées en grandeur réelle permet de d’inspirer les tours de main
du modéliste et que nous avons reproduit à l’échelle ou à peu de
chose près les techniques du 18ème siècle en ce qui concerne le
façonnage des diverses parties de l’ancre et leur assemblage par
brasure.
Un des grands plaisirs du modéliste
de marine ancienne est de retrouver le passé et cela n’est possible que si
l’on comprend le pourquoi des choses au delà de la reproduction servile de
l’objet représenté par les plans. Ces deux raisons expliquent l’importance qu’il faut attacher à la qualité de la
documentation.
Hubert BERTI