LE
FLEURON
Modèle d'une tranche située au
maître-couple
LE VAIGRAGE DE LA CALE Le procédé de revêtement appliqué dans la cale, appelé vaigrage oblique, est la caractéristique principale de la cale des vaisseaux construits à Brest entre 1720 et 1745. Cette technique est supposée, par l'arc-boutement des vaigres, limiter l'affaissement des extrémités du bâtiment. C'est le constructeur Gobert qui proposera, vers 1720, cette façon de vaigrer. Dans les fonds du vaisseau, une dizaine de vaigres longitudinales garnissent la partie horizontale de la cale. Les autres, posées en oblique butent, en bas, contre la vaigre longitudinale la plus élevée qui porte des encoches en forme de crémaillère permettant de les immobiliser. A leur extrémité haute, les vaigres obliques sont aussi encastrées dans le même but. Des garnitures sont clouées entre elles à l'endroit où est disposé le lest en gravier afin d'éviter que celui ci ne s'engage dans les vides compris entre les couples (les mailles). Les vaigres obliques sont inclinées de 36° par rapport à la membrure. Celles de l'avant penchent vers la proue, celles de l'arrière vers la poupe. Dans la partie centrale du vaisseau, une série d'éléments horizontaux permet de garnir l'espace restant. Dans les années 1745, cette méthode, dont l'efficacité est mise en doute, est abandonnée car elle nécessite un nombre important de pièces courbes qui en augmente le prix de revient et la difficulté de mise en œuvre. Les porques, sorte de raidisseurs comparables à des couples, sont placées sur ce vaigrage. Leur partie inférieure est composée d'une varangue et d'une demie-varangue dont l'épaisseur est supérieure au reste de leurs allonges. La partie haute des porques, les aiguillettes, ne seront mises en place qu'après l'installation des baux. Il est nécessaire de garnir les espaces entre les vaigres aux endroits où s'appuient les porques ou les courbes de pont, les chevilles de liaison ne devant rencontrer aucun vide. La première vaigre, la pare close, est amovible afin d'accéder à la sentine qui sert d'égout au vaisseau.. La carlingue du grand mât, immobilisant son pied, est encastrée entre une des porques et une fausse varangue chevillée à quelque distance. Les mortaises des montants de la grande archipompe sont creusées dans les varangues. L'archipompe est un retranchement construit autour du grand mât dans la cale afin d'isoler et de protéger les pompes. Un des faux-baux est installé. Appuyé sur le vaigrage, il est maintenu contre la muraille du vaisseau par une courbe en bois placée en position inversée. Le bras vertical de la courbe aboutit sur la serre-bauquière du premier pont. Comme tous les baux du vaisseau, les faux-baux sont constitués de deux éléments travaillés avec un redent puis chevillés. Chacun des éléments représente les 2/3 de la longueur totale du bau.
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© G. Delacroix 1999-2000