Voici donc les décorations du tableau et des bouteilles traitées
en buis sur un fond noir peint ou à base d'ébène, les éléments du
décor se détachent nettement par effet de contraste. L'idée est
séduisante, le rendu est agréable à l'œil mais pour ma part je trouve
que ce choix, courant sur des modèles du début du 19ème siècle, est
ici anachronique. Si l'on veut jouer sur la couleur, pour un modèle du
18ème siècle, un bleu ou un vert me semblerait plus approprié,
(mais ce
n'est que mon avis !)
Le même décor traité entièrement en poirier est plus conforme aux
modèles d'époque et aux conventions du modélisme. On pourra néanmoins
critiquer l'aspect monochrome malgré l'utilisation de bois de teintes
différentes, l'oxydation du bois ayant un peu gommé les écarts de
teinte. La qualité d'exécution de ce décor est inférieure à l'autre
mais il faut dire que c'était là ma première confrontation avec la
sculpture, expérience qui m'a causé bien des soucis.
Le fanal de poupe est constitué par le verre d'une petite ampoule,
c'était le seul moyen que j'avais trouvé à l'époque pour résoudre le
casse tête de la réalisation de cet accessoire.
Le coté bâbord du modèle d'Éric est ouvert, on
distingue les aménagements de la cale. Tout d'abord, légèrement
décalés par rapport à l'intérieur de la membrure, des renforts en
forme de couples appelés porques. Tout à fait à l'arrière de la cale,
les aménagements correspondants aux soutes aux biscuits et sur l'avant on
devine la cloison de la cale à eau.
Sur la muraille, au niveau du premier pont, les trois sabords de charge et
les petits sabords d'éclairement.
Le gaillard arrière est construit de façon très "aérée"
afin de montrer les aménagements intérieurs.
Au pied du mât d'artimon se trouvent quelques éléments : le banc de
quart, le capot de la grande échelle, les deux habitacles qui abritent
les compas et enfin la roue du gouvernail. Quand on a passé des mois à
construire de la charpente, la réalisation de ces accessoires devient un
agréable récréation.
La présentation de ce modèle est agrémentée d'une
petite mise en situation des embarcations du navire placée au niveau de
la flottaison. Les dispositions du support sont particulièrement discrètes,
le modèle semble flotter dans l'air et permet ainsi d'apprécier les
formes de la carène.
Malgré l'aspect esthétique relativement correct de ce modèle, il y a
plusieurs maladresses à signaler ici. Tout d'abord le contraste un peu
trop marqué de certaines virures du bordage de la coque, les pièces métalliques
laissées en laiton brillant, l'emploi de buis un peu trop jaune pour les
lisses de garde-corps qui apparaissent un peu trop présentes et enfin un support
trop bas qui écrase un peu la présentation. Erreurs de jeunesse...
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